dimanche 21 septembre 2008

La LCR fait de son nouveau parti un tapage médiatique qu'elle peut se permettre grâce à son charismatique chef de file, Olivier Besancenot. La LCR restera la LCR: un projet anticapitaliste voué à capter les votes protestataires des premiers tours aux élections, qui alimentent les votes PS aux seconds tours et le NPA n'y changera rien. Par un "officiel" souci de non compromission, la LCR fait de son refus de travailler de près ou de loin avec le PS un préalable, et par conséquent le laisse seul décider du sort réservé aux votes des électeurs qui se sont prononcés en faveur d'une politique alternative. Pire, si les votes protestaires en faveur de la LCR ne se tournent pas vers le PS aux seconds tours, alors ils ne permettent pas de battre la droite, qui sortira toujours gagnante à ce petit jeu. La gauche de gauche, se prive ainsi de représentation politique à la hauteur des attentes pour cause de divisions. Car l'enjeu de la LCR est plus la compétition avec ceux qui devraient être ses alliés, que de voir sa cause devenir majoritaire. Cela favorise le découragement. Un seul espoir: attendre que la LCR passe devant le PS aux premiers tours des élections pour voir les choses changer: c'est la seule perspective qu'offre la LCR. Si nous achoppons toujours à pouvoir travailler ensemble c'est à cause de leur argument rabâché chaque fois et préalable à toute écoute et travail commun: pas d'alliance quelle qu'elles soient avec le PS. Nous répondons: rassemblons nous d'abord (communistes, écologistes, altermondialistes, socialistes de convictions...), crédibilisons notre projet politique, et donnons nous toutes les chances d'obtenir des scores aux élections qui nous permettent de créer de nouveaux rapports de force. Si nous obtenions 20% des suffrages avec un arc de forces rassemblé, et que le PS en obtienne tout autant, cela changerai considérablement la donne. Mais avec le préalable de la LCR, le PS peut dormir sur ses deux oreilles: la LCR est le meilleur allié d'un PS qui se droitise, et c'est une mauvaise chose pour la gauche de gauche. La LCR n'a que le PS à la bouche, elle se définit ainsi. La différence entre "nous" et la LCR c'est qu'elle nous en rebat les oreilles de son PS, là ou nous nous en sommes émancipé. Le NPA n'apportera rien de nouveau, sa construction repose sur cette stratégie. Il serait donc contradictoire de lui accorder notre main, comme le préconise certains, alors que la sienne s'est détournée de celle que nous lui tendions sous de mauvais prétextes, qui perdureront.

Aucun commentaire: