vendredi 12 septembre 2008

L'idéologie ultralibérale produit parfois des résultats assez étranges. Hier, la Banque mondiale a publié son rapport annuel sur les endroits où il fait bon faire des affaires: au 15e rang, la Géorgie. La Géorgie qui compte la moitié de sa population en-dessous du seuil de pauvreté? Et oui, selon la Banque mondiale, pas de "lourdeurs administratives" dans ce pays: L'économie géorgienne est certes en forte croissance depuis quelques années. En France, en revanche, par la faute des "socialo-communistes" (même quand l'UMP est au pouvoir, c'est toujours de leur faute), les patrons de PME croulent sous la paperasse, ne peuvent pas virer leurs salariés quand ils veulent, sont assommés par l'impôt... De fait, le classement mesure dix critères: la création d'entreprise, l'octroi de permis de construire, l'embauche des travailleurs, le transfert de propriété, l'obtention de prêts, la protection des investisseurs, le paiement des taxes et impôts, le commerce transfrontalier, l'exécution des contrats, la fermeture d'entreprise. Avec en tête l'idée que moins les entreprises sont contrôlées, mieux ça vaut pour le business. En revanche, rien sur les infrastructures (c'est vrai que des TGV, des autoroutes, l'électricité, le téléphone.. n'ont aucune influence sur l'économie). Rien sur la stabilité du pays (une petite guerre, c'est pas si gênant que cela. On peut toujours continuer à travailler sous les bombes...). Rien sur la présence de mafias pas forcément ravis de voir de la concurrence débarquer sur ses terres, etc; le rapport oublie de mentionner l’état de corruption de la Georgie; Corruption et népotisme sont les deux mamelles de Banque Mondiale. Le Figaro, qui n'a pas dû comprendre l'absurdité de ce classement, en faisait sa promotion hier. "Bravo la Géorgie! Ce petit pays de 4 millions d'habitants constitue un bastion de la liberté d'entreprendre", débutait l'article. Oui, vraiment, bravo la Géorgie!

Aucun commentaire: